Peut-on peindre en un cœur
Autant de sentiments
Qu’il en est quand l’Aurore
Vient et passe, vraiment ?
Qu’une seule personne soit mille
Tout en restant quelqu’un ;
Que les rêves, les desseins,
Les songes, même vils,
Prennent vie un instant
Et qu’un plaisir tranquille
Guide notre esprit errant
D’univers en exils ?
Peut-on sertir une âme
De pierres et de rubis
Qui rappellent la flamme
De l’astre à son zénith,
Quand l’unique joyau
Qui de cette tâche s’acquitte,
Le bijou le plus beau,
En notre esprit enfoui,
Délicieuse rêverie,
Évanescente folie,
Portera le doux nom
D’imagination ?
Peut-on ceindre au côté
Toutes les armes et aucune,
Au crépuscule aller
Et par monts et par vaux
Pour croiser la fortune
Avec rien que des mots ?
Regarder, interdit,
Une spectacle impossible
Se dévoiler à nous
S’étendre à l’infini
Sans qu’il soit point visible
Ni que nous soyons fous ?
Peut-on parer un être
Des couleurs de la nuit
Quand le soleil luit
Au travers des fenêtres ?
Garder cette innocence
Que nous avions enfant
Sans honte ; et sans chagrin
Voir abolies les lois
De ce monde existant
Pour des légendes enfin
Et laisser sa seule foi
Devenir conscience ?
En cet instant la lune
A voilé tout le jour
Les chimères d’infortune
M’en avaient informé.
Éclipse, mes yeux fermés
Ne verront tes contours
Qu’à travers les paroles
Qui me sont adressées.
Comme ma main se referme,
Un pacte sera scellé
Dont à jamais les termes,
Mus par le vent, s’envolent.
lundi 26 avril 2010
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