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vendredi 18 juillet 2025

Un poète russe.

Tandis que tout mon être brûle pour la Russie,
À cet homme que j'impètre, je conte ma folie.
Entre nous coulent les mots et se répand le verbe,
Nos pensées, leurs échos, leurs nuances superbes.

Il souffle et je tressaille telle une flamme vive
Quelque poème en russe à mon oreille rougie.
Fallût-il que je susse conjuguer cette langue
Pour qu'encore me tenaille cette bienheureuse pudeur ?

Car quand c'est lui qui parle, de sa voix grave et ronde,
Mes lèvres se lèvent et s'ourlent, il fait trembler mon monde.

Il murmure ses textes, je m'emplis de stupeur,
D'une fièvre de sentiments qui me crie sa harangue.
Sous mon sein, les battements ravivent cette bougie
Qui, sans aucun prétexte, s'est posée en convive.

Malgré tous mes efforts pour garder devers moi
Ce coeur si prompt à battre, il s'encourt, j'attermoie,
Je le regarde aller là où je m'interdis
De diriger mes pieds. C'est bien trop tôt, pardi !

Mais il est déjà loin et mes joues se colorent,
Même si j'en prends grand soin, des couleurs de l'Aurore.

Riant de l'inconfort qu'il provoque, tendre offense,
Il s'échine à abattre mes dernières défenses.
Profitant du redoux, je touche la neige du doigt.
Ah, combien ils sont doux, ces tout premiers émois !

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