Tempête dans ma tête, les idées se bousculent,
Elles frappent, cognent et grognent, ô diables affamés,
Viennent strier les murs de leurs griffes acérées,
Leurs crocs s'acharnent, s'entêtent, tels un ras-de-marée.
Les questions qu'elles murmurent sans peur du ridicule,
Qu'elles scandent sans vergogne, je ne les pose pas.
Avide de savoir, mon cerveau trace des liens,
Il cherche à concevoir, à trouver des chemins
Vers ces réponses obscures, teintées d'incertitudes,
De doutes. Je me figure mal dans cette multitude
Comment les formuler et observe, alarmée,
Chacune d'elle, cumulée. Sur mes lèvres, leur trépas.
Suis-je pleutre, prudente ou juste trop discrète ?
Et le silence s'étale, voile doux qui me susurre
D'être sa confidente, celle des pensées secrètes,
Que, pétale par pétale - le vide m'en assure ! -
S'étiolent les fleurs du doute. Il vient me confirmer
Que se trace ma route, sans boussole ni compas.
lundi 28 juillet 2025
Muette
vendredi 18 juillet 2025
Un poète russe.
Tandis que tout mon être brûle pour la Russie,
À cet homme que j'impètre, je conte ma folie.
Entre nous coulent les mots et se répand le verbe,
Nos pensées, leurs échos, leurs nuances superbes.
Il souffle et je tressaille telle une flamme vive
Quelque poème en russe à mon oreille rougie.
Fallût-il que je susse conjuguer cette langue
Pour qu'encore me tenaille cette bienheureuse pudeur ?
Car quand c'est lui qui parle, de sa voix grave et ronde,
Mes lèvres se lèvent et s'ourlent, il fait trembler mon monde.
Il murmure ses textes, je m'emplis de stupeur,
D'une fièvre de sentiments qui me crie sa harangue.
Sous mon sein, les battements ravivent cette bougie
Qui, sans aucun prétexte, s'est posée en convive.
Malgré tous mes efforts pour garder devers moi
Ce coeur si prompt à battre, il s'encourt, j'attermoie,
Je le regarde aller là où je m'interdis
De diriger mes pieds. C'est bien trop tôt, pardi !
Mais il est déjà loin et mes joues se colorent,
Même si j'en prends grand soin, des couleurs de l'Aurore.
Riant de l'inconfort qu'il provoque, tendre offense,
Il s'échine à abattre mes dernières défenses.
Profitant du redoux, je touche la neige du doigt.
Ah, combien ils sont doux, ces tout premiers émois !
samedi 18 septembre 2021
Brouillons - Propositions pour les Olympiades DUTP
Club : ROMANCE HISTORIQUE
Version couleur (à valider) :
Le
soleil darde ses premiers rayons sur la lande, illuminant les bruyères caressées
par le vent marin.
« Quel plaisir qu’une baignade au lever du jour ! » murmure
Lochlan en étirant son corps musculeux.
Sourire aux lèvres, il observe le ballet des vagues en bas de la falaise et
passe la main dans ses cheveux humides. Voilà encore une belle journée qui s’annonce
pour lui et son clan. Il y a tant de tâches à faire ici chaque jour, qui
demandent toute son attention. Un guerrier aime agir, avancer, or ses pensées
sont contrariées.
Doit-il épouser cette femme du clan voisin, dont les terres jouxtent les siennes ?
Une telle alliance renforcerait ostensiblement leur puissance, et il faudrait
être fou pour refuser cette rousse au tempérament de feu.
Et pourtant, il ne peut s’empêcher de repenser à la peau d’albâtre et au rire cristallin
de cette petite anglaise. Elle hante ses jours et ses nuits. Pour elle,
serait-il prêt à risquer la sécurité de son clan ? Et cette jeune femme
délicate saura-t-elle s’adapter dans ces contrées sauvages ?
Baissant les yeux sur le tartan qui l’habille, il l’imagine, portant les couleurs de son clan, chevauchant avec lui dans la lande, se reposant auprès de lui… et soupire en croisant les bras.
***
De
son côté, Amelia s’ennuie. Depuis son enlèvement et ce voyage effréné dans les
Highlands, sa réputation est complètement et définitivement ruinée. Ses
meilleures amies lui battent froid et même les romans qu’elle lit, le soir, à
la lueur de la bougie, ne parviennent plus à lui procurer le frisson du danger
et de l’aventure.
Non, tout cela a été happé par ces yeux sombres et cette peau caramel. Que
serait-il advenu d’elle si Lochlan ne l’avait pas sauvée de ces brutes ?
Ces quelques jours avec lui et ses guerriers ont été les plus spectaculaires de
sa vie. Pour elle qui avait toujours mené une existence calme et protégée,
quelle aventure que cette cavalcade.
Et quelle déception qu’il l’ait remise aux mains de son oncle, au terme de leur
périple.
Elle devrait se réjouir d’être revenue chez elle, parmi les siens. Et pourtant
la voilà qui soupire nuit et jour. Elle repense aux regards qu’il lui lançait,
à leurs brèves conversations à travers lesquelles il lui avait fait entrevoir
la liberté et la rudesse de la vie qu’il mène, son attachement à ses terres et
à son clan.
Ouvrant
la fenêtre de sa chambre, Amelia adresse une prière silencieuse dans la nuit.
« J’aimerais tant le revoir, ne serait-ce qu’une fois. » pense-t-elle
en frissonnant, avant de resserrer son châle autour de ses épaules.
Demain, ses parents lui présenteront un riche veuf, qu’ils souhaitent la voir
épouser. Les mots de sa mère, au dîner, résonnent encore en elle.
« Tu ne peux plus te permettre de refuser sir Edmund à présent » lui
a-t-elle dit sur un ton ferme en lui rappelant sa réputation ruinée.
Laissant
de côté cette sombre perspective, Amelia repense à la lande, aux yeux noirs et
au sourire malicieux de Lochlan, et essuie une larme sur sa joue.
« N’y a-t-il vraiment aucun autre choix pour moi ? » soupire-t-elle
avant de se blottir au fond de son lit.
***
Et moi lecteur, lectrice, j’aime les romances historiques et je tourne avidement les pages pour découvrir la suite de leurs aventures.
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Encré version mixte :
mardi 5 janvier 2016
片思い - Kataomoi.
Tu me manques. Assassine, cette pensée n'a de sens
Que dans le reflet morne et gris de ton absence
Où chaque jour, seule, éperdue, je me dessine,
Arabesques grotesques en lettres de néant,
Tracées d'une main molle sous laquelle on devine
Les chagrins et les peines en mon âme séants.
Ce silence infini qui ne s'achève pas
M'offrira-t-il l'appui qui me relèvera ?
Percera-t-il à jour, infortunés symptômes,
Ces mots que je ne puis désormais énoncer ?
Grotesque et hésitant, pourquoi bouge-t-il encore,
Ce pastiche d'humain aux formes équivoques,
Malhabile, suffoquant, qui, las, me sert de corps ?
Faut-il toujours qu'il y ait dans ma vie des fantômes,
Dans mon cœur des bourreaux, pour me faire avancer ?
Et si l'on considère ce que l'amour provoque,
Alors suis-je vouée à souffrir plus encore,
Pour atteindre ces sphères où, je le subodore,
Ma conscience se perdra en d'autres univers,
Par-devers eux passera les portes de l'enfer.
Et lasse et harassée, je soufflerai sans voix,
Sans un soupir, que je suis revenue... chez moi.
mercredi 4 mars 2015
L'envol des papillons.
Tout ça n'était qu'un rêve, non la réalité ?
Or, de battre, mon cœur, soudain s'est arrêté.
Les papillons, déjà, ont-ils été tués
Ou de mon estomac se sont-ils échappés ?
Cette demande, ma foi, je l'aurai respectée :
Ce soir-là, aucune larme n'aura été versée.
Elles guettaient, infidèles, que je fus en sommeil
Pour sortir et répandre leurs salés appareils.
Lui retourner les mots qu'il m'a dit est-ce cela
Qu'il attend ?
Les entendre à son tour ouvrira-t-il ses yeux ?
Et dois-je y voir encore ma bêtise infinie
Car peut-être est-ce moi qui n'y ai rien compris.
Comme je contemple au loin les papillons, joyeux,
Virevoltant,
Toujours plus nombreux ils reviennent par delà
La raison, me rappeler cet amour infini
Pour ce monde, pour moi-même et lui que j'ai choisi.
vendredi 21 novembre 2014
Uplifting Issue
A aimer sans bonheur, mon cœur s'arrête de battre.
Lutter n'a pas de sens, la résistance est vaine.
Las, ma raison se meurt et moi de me débattre,
Aux larmes, humides essences, on perçoit ma déveine.
Il me faut expurger du plus profond de moi
Ces pensées assassines qui trahissent mes limites.
Comment puis-je songer à tromper ces émois
Qui sous couvert d'houssines, à mes joies concomitent ?
Y penser me détruit tout comme l'inaction.
Des deux calamités, je choisis la plus douce :
Continuer de rêver faute de solution,
Voir ce que je construis, non ce qui me repousse.
Il me reste les mots, compagnons et bourreaux,
Qui se couchent invertueux sur ces lignes insolentes,
Fustigeant tant les maux de leurs lettres violentes
Qu'on aperçoit entre eux de mon cœur les barreaux.
Vulnerability
Et que la mer emporte
Contreforts douloureux d'une peine viscérale
Devient au fil des jours rien de plus que l'écume.
Un souvenir, toujours, à l'amère fortune
Qui emplit de chaleur la beauté hivernale.